dimarts, 31 de juliol del 2007

Tino Parramon de Josa del Cadí, d’agent de frontière à agent de passage

Clara Arbués

Origines
Laurentino Parramon Elias est né à « cal Magre » de Josa del Cadí (Alt Urgell, Catalogne) en 1911. Il est fils de Ermenegild Parramon Riera de « cal Vansa » de Josa, et de Pepa Elias Mitjana de « cal Músic » de Gósol (Alt Urgell, Catalogne). Il étudie pendant quelques années au Séminaire de la Seu d’Urgell (Alt Urgell, Catalogne).
Pendant la décennie de 1930 il est un militant actif du parti politique Estat Català. Dans ces années là il est en contact avec les hommes politiques les plus importants de la région. Il participe à la création d’un groupe d’Estat Català à Sant Llorenç de Morunys (Solsonès, Catalogne).
En octobre 1936 il s’engage comme « agent de frontière » du gouvernement de la Catalogne, la Generalitat. Encore pendant la Guerre Civile Espagnole, il est le maire de la commune de Josa de Cadí. À la chute de la Catalogne et la retraite répubicaine, il part vivre quelque temps en Andorre et en Ariège.

Agent de passage pendant la Deuxième Guerre Mondiale
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale l’auberge Palanques de La Massana (Andorre) était considérée comme maison sûre pour plusieurs réseaux d’évasion. Les frères Molné, propriétaires de l’auberge, transportaient les évadés dans leur voiture jusqu’aux Bordes de Peguera (Sant Julià de Lòria, Andorre). C’est là que commence l’aventure de Tino Parramon : sa mission est de faire arriver les fugitifs à Barcelone sains et saufs, au bout d’un voyage de sept ou huit jours, marchant toujours la nuit pour ne pas être vus, et se reposant le jour. Des Bordes Tino les faisait descendre jusqu’à Bescaran (Alt Urgell, Catalogne), croiser la rivière Segre par Pont d’Arsèguel, monter à Arseguel (Alt Urgell, Catalogne) et traverser la chaîne du Cadí par les Tres Canaletes et la Canal Baridana. Par Baixer (Alt Urgell, Catalogne) ils descendaient à Josa del Cadí, d’où ils continuaient jusque après l’Espà (Berguedà, Catalogne) pour se rendre à la Corriu (Solsonès, Catalogne). Ensuite ils se dirigeaient vers la ferme de Cor-de-Roure (Berguedà, Catalogne) qui servait d’auberge. Là ils se reposaient pendant toute une journée. La nuit suivante ils reprenaient leur route jusqu’à Sallent (Bages, Catalunya). Ils passaient à côté de Mura (Bages, Catalogne), traversaient les montagnes de Sant Llorenç del Munt et arrivaient enfin a Sabadell (Vallés Occidental, Catalogne) où ils prenaient le train pour Barcelone. Une fois dans le train Tino faisait semblant de ne connaître personne du groupe. La consigne était que tous devaient faire exactement ce qu’il faisait, mais sans échanger la moindre parole. À Barcelone ils se rendaient à pied jusqu’au Consulat Britannique, sur la place Urquinaona, où Miss Collie était chargée de recevoir les voyageurs.

Après la guerre. Entre Josa et Santa Coloma de Gramanet
Après la guerre Tino devient éleveur transhumant. En fin d’automne, avec ses brebis, il allait à Santa Coloma de Gramanet (Barcelonès, Catalogne), suivant pendant des années une route très semblable à celle des évasions. À Santa Coloma il est arrêté et fiché par la police pour ses activités durant la Guerre Civile et les premiers temps de l’après-guerre. Il parait que, parce qu’il connaissait le chef local de « Phalange », il sort indemne de la situation, tout en plaidant qu’il était seulement un berger et « que pouvait avoir fait un pauvre berger ? ». C’est à Santa Coloma qu’il connaît et épouse Carme, une émigrante aragonaise, née à Sariñena (Huesca, Aragon).
Pendant les décennies de 1960 et de 1970 Josa a souffert un total abandon. Lorsque Tino part en hiver avec son troupeau, le village reste vide. Pendant cette époque il a surveillé les maisons du village, sans pouvoir éviter que quelques unes fussent pillées. Tino fut obligé d’installer des chaînes pour empêcher les voitures de rentrer dans le village et le vider.
En 1973 la commune de Josa est agrégée à celle de Tuixén. On reconnaît la personnalité propre de Josa et elle est devenue une entité municipale décentralisée. Tino Parramon en a été le maire pendant de nombreuses années. Il est mort en automne 2004.